Tombeau pour Bruno Mendonça par Katy Rémy

Les Célébrations

Tombeau pour Bruno Mendonça par Katy Rémy

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Sur sa peau il écrivait, voyant il “braillait” ses œuvres en vue d'une cécité future, il digérait les ombres noires et blanches de ses radiographies, il savait tout de lui, il avait essayé ses douleurs, elle lui incombaient accidentellement pour qu'il les autorise par la pratique d'un art total. Ses bibliothèques avaient l'ampleur d'un continent, elles bravaient la lave des volcans, se confrontaient aux parois de marbre, il y associait des alphabets, des territoires, des cartes, plus rarement des visages au crayon, il y cachait ses propres livres, boîtes comblées de secrets (passions et souffrances), il les dressait et parfois les offrait comme un igloo salvateur

Mendonça le mentaliste, l'homme des blitz.

Il n'écoute pas son corps, il le commande. Il s'enferme, se fait ligoter, se plombe, le corps contraint, martyrisé, tente une résistance en s'alliant aux éléments, à la machine qui soudain le trahit et le blesse. De sa sagesse il fait une révolte et de sa révolte une puissance dont il se sert pour surgir plus ambitieux,
pour se rapprocher de l'excellence, pour relever de nouvelles gageures. Il nie la peur, il nie l'impossible, il nie la prudence, il nie tout ce qui n'est pas défi et il nous défie de le suivre.

Ni boomerang ni palindrome, nous n'allons qu'en un seul sens, seule la percussion d'un ciel, d'un océan peut produire un écho à ce que nous fûmes.