CHAVIOU d'Emilio Araùxo

Les Parutions

26 mai
2015

CHAVIOU d'Emilio Araùxo

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 Selon la courte biographie qu’on peut lire en ligne sur le site du cipM qui eut l’excellente idée de l’exposer en février 2013, Emilio Araúxo vit en Galice, dans la petite ville de Lalín, tout près de Saint-Jacques-de-Compostelle, où il traduit, photographie, écrit (principalement des poèmes autour du monde paysan...).

Il dirige les éditions et la revue Amastra-n-gallar, créées en 2000 : une centaine de livres parus, de poètes galiciens, français (plus de la moitié du catalogue, souvent en bilingue), américains, chinois, suédois, norvégiens ; quinze numéros parus, avec des dossiers bilingues consacrés notamment à Anne-Marie Albiach, Philippe Beck, Paul Celan, Bernard Noël, Florence Pazzottu, Claude Royet-Journoud, James Sacré...

Dans CHAVIOU, tous les mots figurent sur la couverture ,  sont répétés seulement une fois en page 5 et sur la quatrième,  on peut lire l’habituelle et unique mention

Edición non venal

En bas de la page 4, on trouve les copyrights et la mention de l’auteur du dessin des éditions, Claude Royet-Journoud.

C’est donc la première fois qu’on présente sur ce site un ouvrage comportant à la fois si peu de mots, aucune légende et tant d’images.

Aucun chiffre de pagination, aucune couleur non plus.

Et un seul sujet, Isolina Pumar

une robuste paysanne de plus de 97 ans qui vivrait seule si son portraitiste

(c’est ainsi que les carnavaliers galiciens surnomment l’artiste)

ne venait régulièrement l’aider, en plus de la photographier.

Il n’y a aucun de ces gros plans qui traquent aujourd’hui tant de visages, une extrême pudeur du photographe devant le corps de son modèle, corps usé par les travaux et pourtant planté aussi dignement que les arbres. la distance est pourtant empathique.

On croit se trouver en présence de photocopies de photos,  l’image est spectrale non par choix esthétique, plutôt comme une tension vers toujours plus de simplicité, à l’image du modèle.

Dans l’ordre apparemment chronologique de la journée du 12 septembre 2011, on suit Isolina Pumar, comme son portraitiste et compagnon de travail, depuis les rues du village qu’elle quitte au petit matin pour aller débroussailler son bois de châtaigniers jusqu’à son retour le soir.

A peine plus voûtée et le poing sur la hanche gauche,  peut-être un appui contre la douleur.

Entre son départ et son retour, Isolina Pumar aura fait son travail de son mieux.

Elle aura aussi pris le temps de regarder cette nature qui ne l’absorbe, en fusion, que dans les moments les plus rudes ; juste avant l’apparition calme de la lune.

Et Emilio Arauxo aura également accompli ses deux tâches de son mieux, au lendemain du dixième anniversaire de l’événement le plus spectaculaire que ce siècle ait connu.

 

Le commentaire de sitaudis.fr

naquela idea, Isolina Pumar o 12 setembro do 2011


AMASTRA-N-GALLAR


non paginénon vendu

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