Le cri du milieu par Michel Le Brigand

Les Poèmes et Fictions, poésie contemporaine

Le cri du milieu par Michel Le Brigand

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Sur la pente de l’assouplissement, quelques soubresauts, un toussotement, les ondées trop fréquentes- tombées dans l’oubli ? L’humidité dans l’âme, persiste à chaque pas dans la tête, je crois que c’est toi, mais c’est mon cœur qui bat, à chaque pas pour toi, suspendu au présent, avec force désir et témérité.

 Je dis tout haut ce que je pense, d’ici. Eh ! Y’a quelqu'un !? Est-ce que je suis dehors et aphone ? Je désire être habité de l’intérieur et je pense à haute voix. Est-ce que je suis dedans, avec ma propre voix ? Je dis tout haut ce que je pense, d’ici.

 Mettons ! Quelques foulées bondissantes, des sauts de puce au point. Est-ce qu’il y a quelqu'un à errer sur les feuilles mortes ? Je suis encore  exclu de moi-même. J’ai des - Sidérations Désirs Fantômes plein la tête, sirène et gyrophare inclus pour épuiser le jour, au cercle entendu qui  relève la nuit et son soleil en négatif, que le rythme cardiaque me rende paranoïaque, je peux aller encore plus vite, vous savez !?

 Là, je lâche les chiens, je n’ retiens rien, ils vont droit nul ne sait où, encombrer le sol de leur acharné réflexe pavlovien à avancer comme un, tous ensemble sans traîneau et sans laisse, ça leur fait rien de tomber sur un mec à dix contre un. La ville, elle  est à l’intérieur, les peaux sont à vif, les chairs fair play attendant le manifeste de la bête, en quête de bonheurs répétés dans le sens obsédant du plaisir, attendant l’aube qui tarde, le monde des matériaux, emballé sous une lumière livide, lui, apporte l’émotion  bleue et sans fleurs. Froideur au semblant éternel dénué de prétention au toit ; est-ce au hasard de trier de façon mathématique ? la loi où tout est déterminé, codé avec une voix zéro + un ?

 Je me suis éveillé percé, troué du toit, laissant filtrer les influx, causes ou conséquences, panier percé et voilà, l’argent revient sur le tapis. Des jetons en or brillent, les pièces roulent, des caisses enregistreuses ont crédité en crépitant le montant d’une vie soudain bonifiée. Le premier cyclo passe et soulève le petit matin. Un reste de parenté échancré me sert de toit pour finir la nuit. Le femme en chair prendra-t-elle le dessus, la vie suivante ?  L’épisode fond, enchaîné au suivant, l’exode continue à l’intérieur, pour un monde meilleur, éros intermittent du spectacle chasse la fin du trouble toujours différée, un grand coup. Sonnez les réveils industriels, que le jour s’annonce comme une erreur, que le jour surprenne par ses bonheurs, une sirène  hurle au cambrioleur, sans discontinuer. S’en aller, vite.

 Sortilèges entre deux Novotel, envie de voyage, à poste, dans les lumières blanches qui étincellent, sous la surface du zéro, grands arbres épars et glacés, chemin liquide lancinant, incessant tant que la saison fera luire nos ombres sur le goudron. Le climat s’est cristallisé  comme le temps des agendas, stationnaire. Juste une troisième personne furtive, derrière la vitre, et c’est encore une chance, ils ne jouent pas, ne jouent pas leur vie, juste leur passage.  Je fais les cent pas, sur un pied. Idée d’une danse à exécuter. Est-ce que nous sommes au final un public étoilé, invisibles pour chacun ? Je fais les cent pas, sur un pied. Idée d’une danse à exécuter là où le soleil serait au plus haut.