K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. n° 1, revue dirigée par Jean Daive par Jean-Marc Baillieu

Les Parutions

15 févr.
2013

K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. n° 1, revue dirigée par Jean Daive par Jean-Marc Baillieu

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Jean Daive, revuiste impénitent ? Lui qui dans le « du même auteur » de ses livres (Le Grand incendie de l’homme, Seuil éditeur, 2007 pour exemple), propose une rubrique « Revues », lui (né en 1941) dont on aurait pu penser à en lire les noms successifs des revues (Fragment, Fig., Fin) qu’il s’en tiendrait là, remet le couvert, édité cette fois par Eric Pesty, artisan éditeur qui a le goût de la typographie.

Qu’est donc K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. sinon « un mur » comme l’affectionnent les graffeurs peut-être ? En tout cas, ça y va fort d’entrée de jeu car l’avis de parution nous annonce, excusez du peu : Wittgenstein, Klossowski, Niedeker, Royet-Journoud, Bénazet, Nietzsche, Garouste, Uwe Johnson… Pas d’affolement cependant, car cette première livraison de la revue compte 20 pages (sur fort papier de luxe) dont la moitié s’attache à Indice d’une forme humaine de son ami Claude Royet-Journoud, égal à lui-même. Sinon, Jean Daive a traduit trois pages de Lorine Niedecker (Etatsunienne en vogue récemment publiée chez José Corti), et on trouve aussi 9 lignes, puis 14 lignes signées Gérard Garouste (Jean Daive fut producteur-animateur de la regrettée émission radiophonique Peinture fraîche sur France Culture). Restent une page sublime de Luc Bénazet et le commentaire (pas incontournable) d’un aphorisme de Nietzsche par Michèle Cohen-Halimi.

Et Klossowski me direz-vous ? Il est le traducteur du Tractatus… (du premier Wittgenstein) dont les lignes de l’incipit sont ici barrées (surlignées ?) sauf « états de choses » dans l’extrait qui figure en drapeau de la couverture de cette première livraison, comme un slogan qui indique peut-être l’orientation ?  Certes, une revue est comme « un feuilleton » (dixit Jean Daive) donc à venir, c’est aussi, selon nous, « le vif et la mémoire » d’un procès éditorial, alors peut-on (comment ?) accepter tel quel  la répétition, ou plutôt la réplique, cette fois au gré des choix typographiques d’Eric Pesty ? Pourquoi, par exemple, citer d’emblée le premier Wittgenstein (le deuxième, voire le troisième valent autant si ce n’est plus le détour) ? Un parti-pris significatif, assurément ancré dans une certaine mouvance du microcosme poétique (Daive, Royet-Journoud, Veinstein) éditée d’entrée de jeu par Gallimard il y a quarante ans.

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