« SPONDE, TANG », Constant Candelara et Frédéric Riera par Carole Darricarrère

Les Parutions

06 mars
2023

« SPONDE, TANG », Constant Candelara et Frédéric Riera par Carole Darricarrère

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« SPONDE, TANG », Constant Candelara et Frédéric Riera

 

 

À « ce qui se tait sans mot dans la panse du trou-voir »,

 

« Quel tel qu’un fluide vibré » comment, à peine rentrée de Séville sur un vol lituanien au cours duquel certains touristes français, fidèles à leur réputation, se seront lol distingués en déversant sur une hôtesse écossaise leur esprit critique mad in France,

 

je décachète la « petite enveloppe d'Aix et c’est tout » que m'avait annoncée mon gentil voisin, l'inattendu a l’apparence d'un léger ovni de papier, la crème renversée et le gâteau y fondant à même la bouche « un art au diapason », douze perles spermato-fécondes - 12 pistes, ou snifs, ou doses - remettent l'œil crevé du con au centre du ciel : en hémato-poésie.

 

« De gousse au tempera cette gelée à la Mishima », quelle plaquette confidentielle érotiquement exacte, étroite tel un sens interdit, effervescente tel un comprimé d'ecstasy, codée et fleurie dans une langue  du dépassement dont seule La Muerte détiendrait la clef, s'agissant de trou-dire, l'obscur, le mignon, l'obscène, le beau, l'épars, le pénétrant, la rouge lumière viscérale (la face cachée de la lumière), par bris et chutes, par syncopes cannibales, par extorsion, par viol, par flashs, au fil de longues et fascinantes fellations de la syntaxe, quel buffet, quel élégant festin que cette moëlle à vider, quel objet voyeuriste, quel tableau de maître flamboyant écorchant le réel, l'œil crevé de la lecture (le troisième, celui qui en son centre laisse passer la lumière et lui répond) tendant frontalement à l'œil crevé de la vulve la bouée de sa station d’écoute,

 

L’œil pituitaire poétivore auquel tout survient et rien n'échappe,

Celui de la vision capitale du trou-mystère infranchissable portée de fait à inachèvement,

 

Et, trou-lire !

 

« Sponde », rive berge bord, par extension prescience so Sade ! d’une borderline scatologique qu’il ne serait pas oisif de franchir, loisible ou non, en réseaux le « trou-voir » d’un certain voyeurisme confronté à l’impossibilité de le dire en langues sauf (côté cul) à verser au terme organique d’une pulsion effrénée dans le démembrement langagier inintelligible d’un « festin créole », l’infranchissable liant libido-fascination-sacrifice-mort culminant (hors poésie) dans le charabia d’une barbarie « ChaoSéismimique » simiesque,

 

En grande complicité « de rut hors le rut », un pornopoème Constant Candalera et Frédéric Riera ont commis, dont le format, la composition, le titre et le genre à colin-maillard font tanguer & dénoncent l'ordre bienséamment établi, les Incas de retour et leurs serpents bifides prenant à dess(e)in le défi de pagination,  d’un fusil à deux coïts « Sponde » tend un élastique et « Tang » le relâche, deux sons en résonance en résultent qui percutent une dynamique acoustique qu'une virgule gréco-artistique de l'ordre d'une nanoseconde de silence ponctue, et la lecture, toutes connexions neuronales en alerte, peut commencer, avançant sur le fil tendu d'un passeport pour l'inconnu qui réconcilie le big et le bang, le yin et le yang, la créativité le jeu & la rigueur, cultivant l'impertinence avec un talent renversant pour l’insolence.

Que ça dépote ! D'un kamasutra sensationnel de mots lire dès lors s'effluve de « la panse du trou-voir », baroque et sacre sous cache le retour trivial de la violence héritant de la splendeur ; lire s'alambic comme s'extrait d'une plante le poison le sang et l'élixir, la sève et le nectar, le la de la goutte grasse du germe indifférencié dans lequel s'exaltent tous les  interdits, s'osent tous les délits, se délie toute langue en volutes & enlacements de sons-signes, se mendie l'origine et s'exalte un goût immodéré pour l'ivresse des sens s'inachevant dans le gramme de chair, bourse, vulve, kyste ou cal, plafond roturier de l'animal défoncé, chimiquement pur, instinctivement tenaillé d'ardeur, l'écrire participant d’un abus, par sorte de messe noire, rituel ou baptême par lesquels toute créature se révèle nue à cornes et pieds de bouc.

De la grivoiserie châtiée aux jeux interdits la frontière n’a jamais été aussi mince ; un attelage sadomasosata’nique y fresque à hue et à dia défiant de justesse à la ligne l'équilibre ; frasques & initiations à blêmir sur le fil du rasoir, versets ou non psaumes & spasmes.

«  Un corps à un poème pareil une conception et de doute / Tant que devant s‘éprend une possibilité d’apparence / Elle et désir »

 La poésie, elle, « C’est elle par elle que [ pour finir ] l’on s’écoule », se prêtant ici au jeu s’en sort fort élégamment,

 

Renouant pour l’occasion avec un bel esprit lyrique.

 

 

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