Sur la voie de l'héliocentrisme par Olivier Matuszewski

Les Poèmes et Fictions, poésie contemporaine

Sur la voie de l'héliocentrisme par Olivier Matuszewski

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émotionnellement apte à voir tout ce qui m’entoure

comme satisfaisant dès mon réveil,

je m’engage à ne pas brailler pour un rien dans les heures qui suivront



au moins jusqu’à midi



Je commence doucement à m’étirer, cherchant un soleil d’appui, soleil carré

dans la sphère imaginaire qui lui est impartie bien avant Copernic



bien avant Soleil forme une allitération avec salaud ou saucisse



Comme on peut le constater je suis très doué en poésie,

dans l’aveu, au passage, de mes deux principaux centres d’intérêt Bien que

je ne serai jamais un salaud



végétarien



Des illusions sans liens apparents déboulent avec cette rapidité

avec laquelle on écrit sa liste de moutons devant un frigo vide Enfin je crois

Mais je n’ai pas envie de saucisses En fait

je n’ai pas besoin de viande pour me sentir vivre, multipliant plutôt l’idée érotique

en des lieux imprévus



Jusque dans mon lit où pour m’endormir je compte et recompte mes courses

sautant les unes par-dessus les autres Enfin je crois

que je n’ai pas besoin de viande en cet instant précis



mais de ta viande à toi Ta chair qui m’insuffle dès le matin le minimum vital

et suffit à me distraire de ma révolution copernicienne Ta chair

qu’en d’autres temps on aurait dit honteuse



Dont a si bien traduit la chaleur et le désir, le poète russe mort en H. P sous Staline

Avec une application à la fois érotique et médicale Le poète,

apparemment si habile de sa langue