Retour à Nantes de Jacques Josse par Jérémie Mademissian
Retour à Nantes, de Jacques Josse — en mode zig-zag des bulles d’abbayes belges —, s’ouvre
sur une citation de Jacques Vaché, béquillé et boitillant, passe par le menton en galoche de Bohumil
Hrabal, le martyre de Lucy Schwob/Claude Cahun ligotée à un arbre, un hangar à bananes (dont le nom
seul me pousserait volontiers à aller humer la douceur des côtes de l’hémisphère sud), l’apparition,
dans un bar bondé du port, de Jules Verne, perché sur un éléphant — très haut pachyderme au corps bourré
d’électronique —, la Nuit du Rose-Hôtel (de passe) d’un Maurice Fourré, se faufile entre les
bavards, croise sous les pluies de novembre des squelettes de vieux prélats, hostie sous la langue,
emprunte le quai de la Fosse, les rues Rousseau-Scribe-Crébilllon-Boileau, et salue fraternellement
Joël Hubaut (en très grande forme), Edith Azam (rattrapant au vol des dyslexies revenues de loin),
Antoine Emaz…, il se termine avec les non-aboiements d’un chien beige et borgne appelé Sartre.