Chansons de boire. par Antoine Hummel

Les Apparitions

Chansons de boire. par Antoine Hummel

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Chanson du partisan
« S'il y a des trous dans la défense, c'est suisse »

La journée commence à s'éteindre - o gué, o gué - l'omnipotent pantin contemple une dernière fois son empire. Le cocher s'enquit de son âne, mon pays pauvre, pauvre moi, dont la couche s'aigrit avec l'âge - o gué, o gué - va dormir - repos - dans son baldaquin (1 - 1). Le pays neutre, neutre esprit, la croix blanche sur le sang des autres - o gué, o gué - à qui l'on permet de se sentir fort, comme l'hameçon, bourreau de son bourreau, qui se mouille et meurt - o gué, o gué - ce pays perd - je vaincs (3 - 1). Repose en paix, marraine du risque, petit hameçon désinhibé (o gué, o gué). On fait mousser le jéroboam, on colmate les trous du mousseux par une potée de rhum frais - o gué, o gué - la mort arrive comme un bon ami s'en va, c'est ainsi -oui, oui - que mon verre écumé me tuera. Bientôt - o gué, o gué - dans mon vaste château, le cul bordé des tresses de noueux spaghettis de rotin - o gué, o gué - ma mie viendra, la victoire nous portera.

Chanson des bonnes raisons.

Je est apôtre - o gué o gué - des épanchements de l'ignorance de la fatuité de l'amour. Et nous voguons - o gué o gué - carrément sur les cieux de notre pâture : l'amour se verse - acidulé - dans la gueule du marlou venu qui fait je d'assurance et de promesses. Tant vont les cruches - passant le gué - qu'un beau matin s'y plaisent (les cruches). Au réveil attentif à toute information - subversive - je pense au marlou qui l'aura / pas moi / et je dis vite il faut dire je, y croyant mais créant - le doute - et rien (pour éviter l'écueil qui se tient dans le derrière). Tout se vaut - gué o gué - tout s'alimente de chansons. (Le fmuih... d'un rail. Le sffff... d'une indienne particulièrement casanière. Le fuih... d'une brise descendue tôt - octobre 2004 - dans le jardin d'hiver des scories poétiques.) Maintenant il pleut - fin de cierge - comme sous une idole. Il pleut - o gué o gué - sur ton esprit qui fume encore d'avoir attisé le feu des crédulités. Dites je. Rendez l'âme.