IL (extrait)

Les Poèmes et Fictions, poésie contemporaine

IL (extrait)

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N°8 : IL accrédite le mensonge de notre représentation avec une démesure paralogique. Nos personnages affectent la chair de leur substance en renversant la texture de leurs répliques. Leur monologue délie l’ambition de leur discours.

N°6 : IL glisse la tenue de son corps sous le vêtement de sa chair. La nature de l’air recouvre une expression de sa vacuité. L’élégance de son absence exhibe l’uniforme d'un manque. IL dévoile ses renaissances en se camouflant sous sa peau nue.

N°8 : L’immanence de sa bestialité innerve nos personnages. Nous croyons en l’édification  d’un spectacle indigène parce que nos mouvements s’articulent dans un idiolecte parasynthétique.

N°6 : IL associe son jeu à la fonction d’un rôle qui accélère ses disparitions. La maîtrise de nos paroles résiste à son utilisation irresponsable du papier. Le visage d'une abstraction rythme la figure de notre langue.

N°8: Une enluminure monochromatique absorbe la trace de son passage. L’illusion d’un imaginaire ontologique endigue la fuite de sa disparition.

N°6 : Une électricité primitive transforme notre présence en  un souffle psychique. La chimie de son absence illuminée fait barrage à l’énergie de notre salive.

N°8 : Son absence s’insinue dans notre culture. La redondance de notre vocable avec le vide édifie une réalité phonétique.

N°6 : Son silence approximatif optimise ses disparitions sur une scène dévastée. IL entend ce qu’il attend et IL est donc compris par une parole erronée. IL transporte la chaleur de son absence dans l’énergie d’un trouble qui conserve le foyer de sa transparence.

N°8 : Nous habitons nos rôle pour ne pas absorber nos personnages. Une énergie circulaire rend l’oxygène inhabitable. IL sait recouvrir nos costumes par un déguisement anachronique.

N°6 : L'intérieur de nos visions recouvre un rayonnement mystique de son spectre. La trajectoire de notre trac traverse sa transparence pour traduire les traces transcendantes de notre transe tragique. IL oppose son dualisme à des contradiction qui incarnent l'unité paradoxale de son absence supraterrestre.

N°8 : Notre dialogue divulgue des paroles qui n’existent pas. Un discours facsimilé alourdit le poids du silence. Nous parlons dans une langue doublée de sa substance.

N°6 : IL construit le fond de son silence avec des objets qui contiennent la destruction de notre relation. Echappons nous dans la création inexplicable de sa transparence dévorante.

N°8 : IL épaissit l’ambiguïté d’un miracle apocryphe en relativisant l’exactitude de nos invraisemblances. Nous assemblons des lettres paroxysmiques pour masquer notre ignorance.

N°6 : L’histoire de nos rôles commente notre conversation avec une trace de ses oublis. Un alphabet de l’infini oriente la base cosmique de ses positions. Neutralisons sa métaphysique inaudible avec le corps d'un dialogue électrisant.

N°8 : IL parle comme ce qui n’existe pas parce qu’IL ressemble à son immanence. Nous perpétuons l’absence de sa finitude en tentant d’affirmer la permanence de notre imperfection.

N°6 : La distance entre ses lettres et nos voix codifie une mesure de ses pauses ininterrompues. Nous percevons une image de ses interlignes grâce à l’acuité d’un vide lisible.

N°8 : Le décompte de ses réitérations suit la trace céleste chaos. Nous ne percevons ses déplacements que lorsqu’IL est arrivé là où IL n’a pas cessé de partir.

N°6 : Nos bouches accouchent d’une douche de mouches farouches tandis qu’une couche de souches touche une sainte-nitouche louche. Son inexistence est en phase avec une déconstruction psychique de nos personnages.

N°8 : IL tente d’appeler le hasard en mâchant des phrases incompréhensibles. Même son habit ne se voit pas car IL est recouvert de vide.

N°6 : Relions l'extinction de nos passions au sourire de notre hôte indolent. L'efficacité de son silence s'associe à une vacuité transcendante afin d'explorer un but inavouable de nos consciences.

N°8 : Nos peurs fabriquent des effets dont IL a avalé les causes. Nous demandons à des lettres de nous aider parce que nous craignons l’altération du silence.

N°6 : IL passe d'un éblouissement à l'autre pour représenter un au-delà de son absence interlinéaire. IL interprète l'ambigüité d'une situation qui nomme une orientation du vide. Domptons sa  numérisation rectangulaire de l'alphabet à l'aide d'une scène circulaire. La magie d’un chapiteau inspire notre jeu avec des numéros clownesques. Un spectacle animal piste notre dialogue acrobatique.

N°8 : Nous sommes attachés à une extrémité du vide. IL nous aperçoit divaguer entre le début d’un décompte déductif et un imaginaire eucharistique.

N°6 : La volonté de notre nature surprend la liberté de ses oublis. Nos renaissances incessantes construisent l’audace d'une peur avec l’aplomb de notre courage.

N°8 : Nous sommes amnésiques pour oublier notre ignorance. La démesure du chaos disparaît sous l’édification d’une cosmogonie coesitive.

N°6 : Plongeons l'énergie de notre air dans l’électricité d’un orage théâtral. Nos impulsions stimulent le recouvrement de sa transparence lymphatique. IL transporte l'activité de son atmosphère dans le mouvement d’un vide guerrier.

N°8 : Nous élaborons des stratégies pour éviter d’ignorer son absence. IL nous échappe à chaque fois que nous tentons de recueillir l’espace de sa disparition.

N°6 : Nous incarnons des nombres qui passent sans transition d’une transcendance à un autre. Le magnétisme du hasard accentue notre attraction pour des mots libres. La transparence de son inspiration signale les révélations de son absence céleste.

N°8 : Une cosmogonie de notre enfermement se dessine sur une scène mimétique. IL pèse sur nos gestes parce qu’IL dévoile la densité de son absence.

N°6 : les racines de son pouvoir entretiennent des groupes de lettres coupables. Nos apparences sont cueillies par une perception artificielle de son absence. La couleur d’un rythme complète

Carole Carcino Merosbian

 Philippe Jaffeux

Le commentaire de sitaudis.fr

Extrait d'un texte destiné à la scène