Grand ensemble de Nathalie Quintane

Les Parutions

25 févr.
2008

Grand ensemble de Nathalie Quintane

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Explications par papa : en face ils faisaient pire, ou :
ils faisaient pareil, quand tu retrouves un copain les couilles dans la bouche
qu'est-ce que tu fais.

Et qu'est-ce que tu fais quand tu entends ça.


Eh bien ... tu tâches d'écrire un livre où ça (au moins/au plus) est montré, avec l'impossible question de la réponse (agie/pensée) de l'art à ça : sans point d'interrogation, la réplique aussi
petit ensemble dans le plus grand qui s'achève, à la fin des épitaphes, sur le plus vide de tous les ensembles, celui de la mort

ça

n'est pas une question mais une formule pour faire taire,
pour envoyer celui qui parle, à terre.
D'un côté, eux (ceux qui ont obéi et opprimé, colonisé l'Algérie)
de l'autre ... les poètes ?! Trop facile : Quintane saisit mieux les camps, en nommant celui des éradicateurs et celui ... des dialoguistes !!!
De la barbarie de la colonisation et de la guerre, du déni de l'autre comme semblable, elle monte et démonte les formules qui prennent, saisissent le vif et dont il faut nous dé-prendre si l'on ne veut pas crever debout tout pourrissant.
Aux innombrables séquelles de ces histoires refoulées (dont le racisme ordinaire d'aujourd'hui), Quintane oppose les outils et les techniques les plus actuelles, le savoir des savoirs (de la langue, de l'inconscient et de leur économie) et l'humour.
Un humour d'autant plus ravageur qu'il comprend l'auteur et nous les poètes et lecteurs, dialoguistes ou marxistes intellectuels pédophiles , un humour qui n'est pas (seulement) de séduction, pas seulement pédagogique mais de combat, un humour à visée stratégique : il nous libère de la haine fascinée et nous aide à mieux prêter le flanc aux accusations des éradicateurs.
L'humour permet à la Mathématique (qui l'a fait naître) de tout englober et comprendre, de faire vivre les affects (y compris ceux de la fille d'appelé) tout en en prenant la mesure.
D'où que cet ensemble, grand, très grand, est un livre engagé dans cette tradition française qui va de Voltaire à Gide en passant par Zola, engagé dans la lutte la plus actuelle contre les pouvoirs en place et d'abord contre le pouvoir qu'ont ces pouvoirs de nous former-formater avec leurs images, leurs logiques, leurs stéréotypes.
Le disant travaille le distant et réciproquement, on peut sauter

Mots-clés (moqués) :
engagé et drôle, drôlement engagé, efficace logique de guerre, manuel utile, conscience la classe

Rendant compte (de façon tout à fait remarquable et précise de ce livre), dans sa chronique sur le site de Philippe Boisnard Fabrice Thumerel a recopié fautivement la 4° de couverture :

Un fantoche nous hante ...

...fantoche (Hô Chi Minh) mis pour fantôme (Derrida), s'agit-il d'une coquille (non corrigée depuis sa mise en ligne le 14 février jusqu'à aujourd'hui lundi 25 février), pas rarissime sur ce site ou ... d'un lapsus ?
Lapsus peut-être révélateur des effets (explosifs ?) produits par le livre car :
1) fantoche est remarqué par Le Grand Robert comme terme courant du vocabulaire marxiste
2) fantoche vient de l'italien "fante" = enfant

Cette recension peut paraître aussi brouillée-brouillante, bouillante et construite que le grand ensemble du livre, avec des articulations évidentes, en sang ou cachées, c'est que nous allons mieux prêter nos flancs de bleus, nous allons les offrir, nous sommes tous en devenir des marxistes intellectuels pédophiles, merci Quintonne (sic).
Le commentaire de sitaudis.fr en librairie le 21 février
éditions POL-2008
162 p.
16 €
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