Revue Mouche, n°2 par Vianney Lacombe

Les Parutions

19 mai
2023

Revue Mouche, n°2 par Vianney Lacombe

  • Partager sur Facebook
Revue Mouche, n°2

Mouche, la revue photo-poétique créée par Léa Boisset et Clémentine Saucier accueille dans son n° 2 nombre d’auteurs et de photographes singuliers : ainsi Victor Pouchet, délabré mais continuant de vivre et d’avancer en écrivant des poèmes idiots qui nous sont adressés, et nous comprenons bien que ces poèmes sont de ceux qui n’ont rien à perdre en se perdant et en continuant d’errer dans le découragement à l’intérieur de cette ville qui ne trouve pas de place pour eux. Julie Salin, dont le poème Ma tête fumante marche en enfer, celui des piliers de bar, dont elle connaît tous les étages et qu’elle partage avec celui qu’elle aime, nous montre la progression de son poème à l’intérieur de cet enfer dont elle décrit le quotidien avec minutie afin de ne pas sombrer, et de dépasser les obstacles accumulés jusqu’au moment où la gravité permet de remonter et d’espérer. Alexia Vergès relate un accident de voiture comme une tragédie dont les acteurs sont les kilomètres traversés, avec un chœur antique qui nous situe dans l’intemporalité de l’inauguration de cette route meurtrière, jusqu’au fracas de la destinée des 2 passagers, et le re-mort qui saisit l’auteure réchappée de cette boucherie humaine.

J’avale et javel de Jas Maeline est un long monologue intérieur qui tient dans une page serrée de la revue, à l’intérieur duquel il ne reste aucune place, aucun endroit laissé libre dans cette énorme obsession de conformité, de remords, de propreté afin de permettre à l’auteure de ressembler à ce qu’elle n’est pas et d’effacer toute trace d’elle, et d’elle et d’elle et la cuvette et les toilettes les effacer toutes comme avec de la javel.

Cécile Mainardi effrite la typographie de son poème Pasolini 1, elle l’évapore, elle le blanchit, elle l’élargit de son propre sens avant de le recomposer, pour permettre à l’amour de l’aimer encore plus.

Mouche s’adresse aux photographes qui donnent leur sens visuel à cette revue, dans cette belle photo de couverture, mais également en renforçant les poèmes, les confondant ou les éloignant, détails et gros plans, visages aperçus et perdus, chœur de marin pomponnés.

 

 

Retour à la liste des Parutions de sitaudis