Entre midi et minuit, de Thierry Radière par Christophe Stolowicki

Les Parutions

25 févr.
2021

Entre midi et minuit, de Thierry Radière par Christophe Stolowicki

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Entre midi et minuit, de Thierry Radière

Entre midi et minuit la poésie est diurne, la poésie coule de source (Tercets du dimanche), non moins que l’essai (Le murmure des nuages), le roman (Mon grand frère). La poésie est une lettre d’amour envoyée au monde en exergue par Charlie Chaplin. « Les voyages ne sont pas nécessaires / Pour voyager » ne serait-ce que dans sa chambre. Quand on enseigne l’anglais comme Mallarmé – dont se prévaut l’éditeur – et sans les doutes de Mallarmé ni probablement son trait de génie final – il reste beaucoup de temps libre pour écrire / De la poésie.

Thierry Metz, bonne enseigne, n’est plus là pour se plaindre qu’on lui dédicace impunément « Il ne reste plus rien au monde / Que la maison tes cheveux et les mots. / Avec eux il faut composer / Oublier rêver encore / Ce qu’il est possible de retenir / Et qu’enfin les cœurs deviennent / De gros vases où poser ses petites valises / Rien que pour une heure ou deux heures / Le temps d’avoir le sentiment / Qu’exister nous échappe. » En France, les poètes sont millions / Qui s’y retrouveront / Entre deux feuilletons. La poésie bien commode pour meubler une ou deux heures vacantes ; pour « rêver » en l’air, et non en apnée ni en descente de sommeil.

Ce très léger pavé nous est vendu comme « épiphanies fugaces, merveilleux nuages » par l’éditeur qui ne rougit pas d’y associer aussi Baudelaire.

Gardez-vous d’une langue approximative, si répandue de nos jours, m’écrivait Gilbert Lely il y a un demi-siècle. Entretemps, la poésie s’est accrue, en croissance plus.  

 

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