42800, extrait par David Bonnand

Les Poèmes et Fictions, poésie contemporaine

42800, extrait par David Bonnand

des collines jusqu'à l'oubli des collines pour cette pierre sur la table où s'écrit une suite de mots entiers comme des nombres

 


peut-être du vert mais aussi du jaune quand la lumière du jour à peine


le couteau pour tout ce qui vient du sol (de l'espace et du temps autour)


le couteau est un objet et son usage – autrement dit couteau peut désigner tout à fait autre chose que l'objet couteau


à côté est un repère dans l'espace et le goudron à cette heure de la journée adhère aux chaussures : à côté est le nom que l'on donne à cette pièce à l'étage où une table et trois chaises -


il y a des objets au sol disposés d'une manière qui semble exacte (objets spécifiques) au sol qu'une phrase aura la charge d'activer


un léger écart produit au sol un nouvel arrangement des formes et des objets et cette phrase presque toujours la même vérifie à distance les collines


un geste comme on va chercher la définition d'un mot – c'est ainsi qu'une maison trouve ici de quoi continuer


un code postal plutôt qu'un nom plutôt qu'une description définie pour cet ensemble dont 42800 (au pluriel) est le titre


la maison n'est plus dans le monde par ses murs – s'est détachée de ses éléments ou ce qui arrive au verbe aiguiser quand s'y dépose colline