Imprimatur de Frédérique Guétat-Liviani par Nathalie Quintane

Les Parutions

25 août
2007

Imprimatur de Frédérique Guétat-Liviani par Nathalie Quintane

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Impossible.
Impossible (en tout cas pour moi) de dire la force de ce livre -
enfin, de ce poème (il faut bien que je dise poème, là).
Comment peut-on écrire en 16 pages à peu près tout ce qu'on a envie (et besoin) de lire, et d'entendre, aujourd'hui, ici, en 2007, cet automne, et qui ne tiendra vraisemblablement pas dans les 727 romans de la rentrée, aussi beaux/matérialistes/métaphysiques/mortels/vivants/funèbres/concrets/crus/noirs/blancs soient-ils ?
Ces pages sont tout cela à la fois - et comment voudriez-vous que j'en rende compte ?
que je les résume ? -, pages à la gloire de l'imprimeur, certes, du métier ouvrier, encore, enfin, de la création du monde, d'une certaine manière, pages de la non-participation et du combat :

Un cylindre roule au sol c'est un marqueur noir.
Je coince le bouchon entre mes dents je tire fort
je parviens à le retirer.
Une odeur inconnue me monte à la tête.
Une odeur révolutionnaire.
Je dessine des lettres des astres des chiffres des points.
Je numérote les pages d'un manifeste exsangue.

(...)

Alors ces alphabets ces inscriptions ces rames
ces cartons ces agrafes ?
C'était donc cela notre guérilla ?
Et maintenant après tant de combats
il faudrait accepter ce traité humiliant ?
Vous affirmez que nos troupes sont en déroute
nos soldats incapables de se battre.
Nous affirmons être loin du renoncement.


En effet.
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