Céline in ? Céline out ? par François Huglo
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Pour une fois, la soirée Céline sur la 5, dimanche 14 décembre, ne servait pas sa gloire, les sous-titres de la série documentaire réalisée par Florence Platarets en 2025, « Louis-Ferdinand Céline, le voyage sans retour », étant : « Le virtuose de la colère », « Le collaborationniste », et « Le mystificateur », Sollers et Luchini apparaissant même comme les principaux agents de sa réhabilitation, ils auraient donc « collaboré » à cette mystification.
Plus qu’un « grand écrivain », ce qu’on voit est un enfant gâté, vaniteux et paranoïaque, persuadé de l’être, et prêt à tout pour entretenir ce mythe, mais enivré par le succès du Voyage, il s’est tourné vers le pamphlet, pour le pire. Dresser face à face et à égalité Céline l’antisémite et Proust le Juif, relève donc de l’escroquerie. Car il n’y a d’ « œuvre », de cathédrale, d’architecture, que chez le second.
Ado, j’avais lu un petit essai d’Edmond Buchet qui valait surtout par son titre : « Écrivains intelligents du XXe siècle ». En sous-titre : Proust, Gide, Valéry. Nourri de préjugés racistes et de ressentiment délirant, Céline ne peut être qualifié d’intelligent. Il a dit et écrit de telles bêtises qu’il apparaît plutôt comme un concierge aigri (concierge de la Kommandantur). Si « le style c’est l’homme », on cherchera en vain l’intelligence de ce style dont il était si fier, cette intelligence analytique qui fait le style de Proust, l’intelligence sensorielle qui fait le style de Colette ou de Giono. Céline travaille l’émotion, il la travaille à l’estomac, comme le pire des populistes, comme ces ennemis de l’intelligence qu’ont été les fascistes, les nazis, et que restent l’extrême droite poutino-trumpienne et ses prolongements mélenchono-lepénistes (leur intelligence avec l’ennemi).
